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voyages en égypte,


pandre la contagion dans une contrée entière. Si l’on avait eu connaissance de notre état, personne ne se serait approche de nous, les Arabes exceptés, qui, en cas de maladie, vont indistinctement chez tout le monde, et risquent ainsi de la propager, en portant la contagion chez ceux qui en étaient encore exempts. Beaucoup de personnes meurent par suite de l’abandon général, qui vient de ce qu’on prend toutes les maladies pour la peste : d’autres malades sont les victimes de l’avidité de leurs héritiers, qui, pouvant les faire passer pour pestiférés, se débarrassent d’eux par le poison, et s’emparent de leurs biens. Quel qu’ait été le genre de la maladie, il suffit de dire que le malade est mort de la peste ; et, comme il meurt des centaines d’individus par jour, on est obligé de les emporter sans constater la cause de leur mort.

Après le jour de la Saint-Jean, le fléau cessa presque entièrement ; et, voulant nous rendre au Caire, nous louâmes un bateau, en société avec M. Turner, voyageur anglais, qui allait remonter le Nil. Nous mimes à la voile le 1er juillet ; mais des vents contraires nous firent rentrer dans la soirée. Nous nous embarquâmes de nouveau le lendemain ; cependant nous ne