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voyages en égypte,


moins les antiquités que j’apportai du haut du Nil.

À mon arrivée au Caire, le consul était absent ; obligé de se rendre à Alexandrie il avait laissé à M. Beechey, son secrétaire, des instructions et des lettres pour moi. Il y exprimait le désir que tous les antiques, à l’exception du buste, fussent débarqués et déposés au consulat. Je ne pouvais concevoir le but de cette mesure, croyant que tous les objets que j’avais recueillis, étaient destinés pour le musée britannique. Cependant je ne fis aucune question à ce sujet, et je déposai les objets comme on l’avait désiré. Dès la première heure après mon arrivée, j’eus le plaisir de revoir mon excellent et malheureux ami, M. Burckhardt, dont la mort a été une perte particulière pour moi. C’était l’homme le plus franc, le plus loyal, le plus désintéressé que j’aie jamais connu. Exempt de toutes ces petitesses d’esprit, de ces dispositions jalouses et envieuses des voyageurs, qui veulent avoir vu tout seuls un pays, pour le décrire selon leur fantaisie, ce savant, sans ambition et sans orgueil, n’avait en vue que les progrès des sciences : ses ouvrages attestent assez la candeur de son âme.

Après avoir tout préparé pour mon voyage d’Alexandrie, je partis de Boulak le 5 janvier 1817, et j’arrivai le 10 à Raschid ou Ro-