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trouvai assis sur une natte au milieu d’un champ. Un bâton avec une lanterne était fiché en terre devant lui, et tous ses serviteurs se tenaient debout en sa présence. Dès qu’il me vit, il me combla de complimens, espérant probablement se dédommager auprès de moi des espérances trahies d’un autre côté. On apporta des pipes et du café. Il s’offrit à m’envoyer autant d’hommes que je voudrais, pour travailler dès le lendemain au transport du buste colossal, ou du couvercle du sarcophage, et de tout ce que je désirerais enlever. Si j’avais demandé en ce moment les deux grands colosses de Thèbes, Tommy et Dummy, comme ils sont désignés par les Arabes, je les aurais obtenus sans la moindre difficulté. J’entamai alors l’affaire de mon différent avec les bateliers. Je montrai le contrat signé que j’avais fait à Esné avec eux, et j’ajoutai que je leur avais avancé la moitié de la somme dont nous étions convenus. A près m’a voir écouté, il me dit que je n’avais pas besoin d’aller à Esné pour faire décider cette affaire ; que c’était à lui à la juger, puisque, d’après le contrat, le bateau devait être chargé dans l’étendue de sa juridiction.

Aussitôt il envoie chercher les deux bateliers, qui restent stupéfaits en apprenant que la cause