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voyages en égypte,


nuait rapidement. En conséquence nous mimes pied à terre, mais avec beaucoup de précaution, attendu que pour nous rendre à l'Occale française, où nous avions à faire quarantaine, il fallait traverser la ville. Heureusement le 24 juin, jour de la Saint-Jean, n’était pas loin, et ce jour la peste est censée finir. Des personnes superstitieuses attribuent cela au Saint que l’on fête alors ; mais il est avéré que les grandes chaleurs arrêtent, autant que la rigueur du froid, les progrès de la contagion ; et j’ai observé moi-même que, lorsque les chaleurs de l’été n’étaient pas aussi fortes qu’à l’ordinaire, la peste durait plus long-temps, tandis qu’un hiver prolongé retardait l’arrivée de l’épidémie.

Il fallut se résigner à une captivité volontaire, employer des précautions pour ne toucher personne et pour n’être point touché par qui que ce fût, et pour recevoir tout ce qui venait du dehors ; subir enfin des fumigations continuelles, pour prévenir la contagion : tout cela paraissait bien étrange à un homme qui ignorait les habitudes du pays. Confinés dans notre appartement, nous ne vîmes personne pendant trois ou quatre jours : nous étions réellement malades ; mais j’eus soin de cacher mon état ;