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Je revins à Quous avec lui, et le lendemain je saisis le moment favorable pour demander au cacheff la raison de l’ordre qu’il avait envoyé au cheik de ne laisser emporter aux Anglais rien de ce qu’ils trouveraient. Quoique j’eusse vu cet ordre de mes propres yeux, il prétendit ignorer ce que je lui annonçais, et se déclara disposé à m’accorder toutes les autorisations que je voudrais. La présence du bey exerçait son influence sur le cacheff, et sans cette heureuse circonstance je ne l’aurais sûrement pas trouvé aussi souple.

Khalil-Bey était un Albanais qui avait épousé la sœur de Mahomet-Ali, pacha d’Égypte, et était revêtu du commandement des provinces de la Haute-Égypte depuis Esné jusqu’à Assouan ; pour un Turc il était très-poli et affable envers les Européens. Il cherchait toujours à s’instruire de ce qu’il ne connaissait pas, et avait beaucoup de justesse dans l’esprit ; qualité très-rare chez les Turcs : ce qui pourtant ne l’empêchait pas d’être entièrement asservi par ses superstitions, et de croire à la magie. Quand nous fûmes arrivés à Quous, il alla s’asseoir dans le jardin du cacheff sous une treille ombragée de platanes, ce qui formait un lieu de retraite frais et charmant. Une grande natte avait été étendue par terre ;