Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/211

Cette page n’a pas encore été corrigée

défense étant absolument contraire au firman que m’avait accordé le pacha Mahomet-Ali, je me rendis sur-le-champ à Quous, pour parler au cacheff ; il était allé à Kéneh ; je l’y suivis, secondé par un bon vent. Vers minuit nous rencontrâmes deux canges qui remontaient le fleuve. M’étant informé des voyageurs que ces navires contenaient, j’appris que c’était Khalil-Bey qui revenait du Caire. Comme ce chef m’avait toujours témoigné beaucoup d’amitié, je fus charmé de la rencontre, et je me rendis à sa cange pour le voir et me plaindre à lui de la conduite du cacheff. Quand je vins à bord, j’y trouvai le cacheff même qui revenait avec Khalil-Bey. Celui-ci fut bien aise de me voir de retour de la Nubie, et s’empressa de me demander comment j’y avais été accueilli. Je lui répondis qu’on avait obéi à son firman-, et que j’avais fait tout ce qu’il était possible de faire, à l’égard du temple d’Ybsamboul ; mais que n’ayant pu achever l’entreprise cette année, je me proposais de la reprendre l’année prochaine. Il désira savoir si les deux frères Mahomet et Osseyn s’étaient raccommodés depuis leur brouillerie ; je ne pus répondre à cette question ; mais je lui assurai que le pays avait été parfaitement tranquille lors de mon départ.