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voyages en égypte,


vait aller au Caire et en revenir en seize jours. Tout était prêt pour son départ ; et il allait se mettre en route quand on vit arriver par le Nil un grand bateau ayant à bord MM. Jacques et Cailliaud, deux agens du consul de France, qui se rendaient à Assouan. J’appris par mes renseignemens que leur bateau serait vacant au retour de cette ville. En conséquence, je fis un accord avec le rays pour le fréter : cet arrangement eut lieu en présence de l’aga qui lui fit donner sa parole qu’il ne se rétracterait point. Je n’expédiai pas le courrier, puisque je devais, sous peu de jours, partir moi-même pour le Caire par la voie qui se présentait.

En nous rendant à Thèbes, nous trouvâmes le bateau de ces voyageurs amarré à l’endroit où gisait le buste colossal de Memnon. Je ne perdrai pas mon temps à transcrire toutes les remarques qu’ils firent à la vue de ce colosse ; je dois dire seulement qu’ils déclarèrent, malgré la marque qu’il portait des efforts qu’on avait faits pour séparer la tête des épaules, que, si l’armée française n’avait pas emporté ce monument, c’est qu’elle avait jugé qu’il n’en valait pas la peine. En apprenant le succès que j’avais eu dans l’acquisition des objets d’antiquité, leur drogman, renégat français, dit que si je persistais