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d’une machine de la plus grande simplicité, et appelée hade : c’est une peau de brebis attachée à deux bâtons. Avec ce pauvre appareil ils puisent l’eau du Nil. Ils ont aussi quelques brebis, et avec le coton que produit leur sol ils font une étoffe, comme les insulaires au-dessous de la cataracte en fabriquent avec la laine.

Sur la gauche de la cataracte le terrein diffère de celui de la droite, en ce qu’ils’y compose de pierres tendres et blanchâtres, et de sable. En remontant des yeux, du haut de ce plateau, le Nil jusqu’aux bornes de l’horizon, on le voyait passer sur un long espace, entre les rochers, et dans le lointain on distinguait les sommets de deux hautes montagnes. Au-delà de la cataracte le pays n’est point fréquenté par les voyageurs, vu qu’on n’y trouve point de moyen de transport, et qu’on n’y rencontre même pas d’habitans. Les bateaux n’oseraient se hasarder sur cette partie du cours du Nil ; car, dans les basses eaux, on n’y pourrait naviguer, et quand les eaux sont hautes, il faudrait 4m vent du nord d’une grande force pour remonter le courant.

Nous retournâmes lentement au bateau, et remîmes à la voile pour regagner l’île d’où nous étions partis le matin. La force du vent nous poussa contre l’île de Gulgé ; le rays voulut y