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à cette demande sans la moindre difficulte. Précédés du janissaire et de l’interprète, ma femme et moi, nous avancâmes autant que le permettait la durée de la journée, puisque nous voulions, vers le soir, être de retour au bateau. Nous fûmes à même d’observer la cataracte sous divers aspects. Je gravis un rocher pour jeter un coupd’œil sur les déserts : aussi loin que ma vue portait, il n’y avait qu’un pays plat, hérissé seulement, par ci par là, surtout auprès du fleuve, de rochers de peu d’élévation. Comme le Nil était haut, le courant ne faisait pas une chute aussi considérable que lorsqu’il est bas ; mais je ne crois pas que la cataracte soit navigable à aucune époque de l’année. La chaîne de rochers qui occasione la chute du fleuve, diffère de celle de la première cataracte, en ce que c’est, non pas du granit, mais une sorte de marbre noir qui, au reste, a la même dureté. Quelques voyageurs prennent cette roche pour du granit noir ; je ne saurais partager leur avis ; elle est d’un grain plus gros, et n’est pas aussi compacte que le granit.

Après le coucher du soleil, nous revînmes à bord, et nous fîmes aussitôt le trajet du fleuve pour nous rendre à l’île Mainarty, où nous arrivâmes à la nuit tombante. Nous avions vu de loin du feu et du monde ; mais, à notre descente, nous