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en nubie, etc.

Il s’agissait ensuite, et c’était la plus grande difficulté, d’engager Osseyn-Cacheff à nous laisser entreprendre notre ouvrage. Car, sans son consentement, il n’y avait rien à faire. Ce prince demeurait à Eschké sur le Nil, à une journée et demie au-delà d’Ybsamboul. Je résolus de m’y rendre. Pour fortifier les bonnes dispositions de son fils, je restai la nuit dans ce lieu, et lui envoyai une mesure de riz du poids d’environ quatre livres, trois onces de café, une demi-livre de sucre, et quelques feuilles d’une sorte particulière de tabac, appelée Tunny-Djebel, et venant de la Syrie ; les Barrabras ont l’habitude de la mâcher, et la regardent comme un grand objet de luxe.

Dans la soirée on nous fit parvenir à bord du lait aigre, et des gâteaux chauds de farine de dourrah. On cuit ces gâteaux sur une pierre plate de dix-huit pouces carrés, et appuyée par les deux bouts sur d’autres pierres entre lesquelles on allume du feu. Quand la pierre plate est suffisamment échauffée, on verse sur la surface la pâte liquide qui se répand aussitôt d’une manière égale, et se durcit en une minute, au point qu’on peut la retourner sans la casser. Dès qu’un de ces gâteaux minces est prêt, on en fait d’autres. Ils sont assez bons quand on