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voyages en égypte,


la force ; si l’on résiste, le cacheff se venge par le meurtre. Voilà le régime de ce maître nubien, que je ne pouvais espérer de rendre traitable par des promesses, puisque la mauvaise foi qui règne chez ce peuple fait qu’il ne compte la parole d’un homme pour rien.

C’était pourtant avec cette race d’hommes que j’allais avoir à faire, puisque je devais solliciter la permission de m’établir chez eux, et de me livrer à des travaux dont le projet suffisait pour me faire regarder comme un fou. Comment parvenir à les faire travailler pour de l’argent, eux qui ne connaissaient d’autre genre de trafic que celui de donner du dourrah pour des dattes, ou des dattes pour du sel Il faut se souvenir que MM. Legh et Smelt n’avaient pas jugé à propos de pousser leur voyage au-delà d’Ibrim, attendu qu’il leur avait paru sans utilité de pénétrer dans un pays où la monnaie ne servait guère : ce qui, en effet, était vrai alors à l’égard de Deir, et plus encore pour le pays au-delà de cette ville.

Daoud-Cacheff me demanda quelle affaire m’amenait dans ce pays. Je lui répondis que j’avais une lettre du cacheff son oncle, adressée à Osseyn-Cacheff son père, et que je venais dans ce pays pour chercher des pierres anciennes. Il se mit à rire, et dit qu’il y avait quelques mois