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en nubie, etc.


due d’un étranger. Je témoignai le désir de voir Osseyn-Cacheff ; mais je ne reçus aucune réponse. À la fin on m’apprit que celui qui était assis au milieu d’eux, était Daoud-Cacheff, son fils. Je vis un homme d’une cinquantaine d’années, vêtu d’une robe bleu-clair, coiffé d’un vieux mouchoir blanc en guise de turban, et assis sur une natte usée, ayant auprès de lui un long sabre et un fusil, et étant entouré d’une vingtaine d’hommes, bien armés de sabres, de boucliers et de lances. Son jeune frère, qui était d’un rang fort inférieur, se comportait d’une manière très-grossière à mon égard. Quelques gens de la suite avaient des vêtemens, d’autres en manquaient, et au total cette assemblée présentait un aspect misérable qui n’était pas très-encourageant. Ces gens n’ont d’autre emploi que de lever l’impôt dû à leur maître, chez la classe inférieure de la nation. Le cacheff lui-même n’a autre chose à faire que d’aller de village en village pour percevoir son tribut : dans chaque lieu il a une maison et une femme. Maître absolu de faire ce qu’il lui plaît, il ne connaît point de loi qui puisse l’arrêter. La vie d’un homme ne loi est pas plus précieuse que celle d’un animal. S’il a besoin de quelque chose, il le prend où il peut le trouver. En cas de refus, il emploie