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voyages en égypte,


l’est, quelques rochers de diverses hauteurs qui ressemblaient à des pyramides. Je ne serais pas étonné qu’ils eussent suggéré aux Égyptiens la première idée de leurs pyramides artificielles ; quelques-uns de ces rochers pyramidaux paraissent avoir deux cents pieds de haut.

Nous descendîmes à Ermyne sur l’ouest du fleuve. Ses bords sont couverts ici d’acacias épineux, de tamarisques et de palmiers, et de quelques champs cultivés. Le lendemain nous vîmes l’île d’Hogos. Elle porte les restes d’une ancienne tour qui a dû être construite pour commander le passage du Nil ; car l’île est située précisément au milieu du fleuve qui est encore assez large ici. Les blocs employés à la construction de ce fort, ne sont pas aussi gros que ceux des temples d’Égypte ; mais ils sont bien liés ensemble. Après cela, nous entrâmes dans le Formundy, district qui s’étend sur les deux rives du fleuve jusqu’à Saregg. À Formundy le Nil se dirige, au nord-est, sur un espace de deux lieues. Nous eûmes autant de peine qu’à Korosko pour avancer, étant obligés de lutter à la fois contre le vent et le courant.

À cette occasion je dois faire remarquer le travail pénible de nos matelots nubiens. Ces malheureux étaient toujours dans l’eau ; et,