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voyages en égypte,


çait sa tyrannie dans ce pays du temps de Norden. Il m’apprit qu’il n’était encore qu’un enfant quand Baram mourut de mort naturelle, et que les courtisans de ce tyran avaient été massacrés par les Mamelouks.

Nous quittâmes Deir après midi, et au bout de quelques heures nous fûmes à Hafi, où le fleuve coule au nord-est. Entre Deir et cette place la campagne est assez fertile en dourrah et en dattes ; elle fournit aussi beaucoup de coton que l’on récolte pour l’expédier au Caire. On ne voit point de cannes à sucre : est-ce parce que les habitans sont trop insoucians pour se livrer à cette culture, ou parce que le climat n’est pas assez chaud pour la canne ? Je soupçonne la paresse des habitans.

En poursuivant notre route, nous arrivâmes à Ibrim. Cette ville est bâtie sur un haut rocher qui s’élève presque à pic sur le bord du Nil ; elle est entourée d’un mur de briques cuites au soleil. Les maisons sont toutes dans un état de ruine, étant abandonnées depuis que les Mamelouks y ont établi leur demeure en se retirant sur Dongola. Tout près du fleuve on observe quelques cavités taillées dans le roc, et semblables à des sépulcres, Quelques unes ont été peintes, probablement par les Grecs, et conservent très-bien