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d’une petite ville ancienne. Je remarquai les fragmens de quatre lions ou peut-être de sphinx, qui décoraient la façade du temple, et une statue mutilée qui paraissait être celle d’une femme. Le portique consiste en cinq pilastres rangés de chaque côté de la porte, et taillés dans le roc. Sur le devant de chacun de ces pilastres, on a sculpté une figure qui me parait représenter Hermès. Devant le portique s’élèvent quatre colonnes, formées de plusieurs blocs. Le vestibule, taillé aussi dans le roc, a de chaque côté trois piliers carrés, rangés depuis la porte jusqu’à l’entrée de la nef. Devant chacun des piliers se tient debout une figure colossale, d’environ dix-huit pieds de haut, sur une base élevée de quatre pieds au-dessus du sol. C’est ici surtout que l’on voit l’enfance de la sculpture et du dessin. Tout ce qu’on peut distinguer sur ces colosses, c’est que l’artiste a voulu représenter des hommes. Au reste, les jambes et cuisses ne sont guère que des piliers informes. Les corps manquent de toute proportion ; et pour les figures, on n’a eu d’autres modèles que des Éthiopiens. Ces statues sont coiffées, comme à l’ordinaire, de la mitre, et dans la partie inférieure du corps elles tiennent des espèces de sacs qui ne ressemblent pas mal aux sacs à tabac des