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Continuant notre voyage, nous passâmes à Taffa, et nous arrivâmes entre les rochers du granit qui, au-dessus de cet endroit, bordent le fleuve. Il semble que le Nil s’est frayé ici un passage à travers une chaîne de hautes montagnes ; elles s’élèvent encore à pic sur l’un et l’autre bord, et s’ouvrent graduellement vers le sud où commence une contrée toute différente. À mesure que nous avançâmes, notre vue s’étendit ; des groupes de palmiers étaient disséminés sur la rive droite du Nil ; sur la gauche, on apercevait, dans le lointain, les ruines de Kalabchi ; et, au centre du paysage, l’île du même nom présentait, à quelque distance, un aspect formidable, à cause des ruines de quelques maisons sarrasines qui lui donnaient les apparences d’un château-fort. Nous atteignîmes cette île dans la soirée.

Le 29, nous arrivâmes au village d’El-Kalabchi. Au pied d’un roc, en face du fleuve, s’élèvent les ruines d’un temple qui est certainement d’une époque postérieure à celle de la construction d’aucun autre temple en Nubie ; car il m’a paru avoir été renversé d’une manière violente. Je ne remarquais point, sur les matériaux, les traces de décadence que j’avais observées sur d’autres édifices ; et ce qui restait encore