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Le 28, nous passâmes devant quelques ruines situées sur la rive occidentale du Nil, dont je ferai mention plus bas ; et, vers midi, nous nous arrêtâmes à un village de la rive droite, afin de prendre, je crois, des vivres pour notre équipage : le rays, le janissaire et les matelots descendirent à terre ; il ne resta dans le bateau que ma femme, l’interprète et moi. Peu de temps après, quelques indigènes approchèrent du bateau, paraissant très-empressés de voir ce qu’il y avait dedans ; mais, comme il était recouvert de nattes, ils ne pouvaient pas bien satisfaire leur curiosité. L’un d’eux s’approcha donc davantage et examina tout à son aise ; après cela, ils se retirèrent tous. Mais, au bout de quelques minutes, nous en vîmes revenir plusieurs, armés de lances et de boucliers recouverts de peaux de crocodiles. Comme ils allaient tout droit sur nous, tandis que d’autres indigènes se joignaient à eux, leur aspect avait de quoi nous alarmer, et je pensais qu’il fallait songer à notre défense. Quoique bien armés, nous n’étions pourtant que trois ; je pris un pistolet dans chaque main, ma femme et l’interprète en prirent chacun un. Ils approchèrent dans leur bateau, comme pour tenter l’abordage. Nous leur demandâmes ce qu’ils voulaient ; ne comprenant pas l’arabe, ils ne nous répondaient point.