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lui-même à bord. Après les cérémonies et complimens ordinaires, il me fit entendre qu’il fallait d’abord s’arranger pour le nolis du bateau. Je lui répondis que je serais bien aise de m’arranger pour cela directement avec le rays mais il répliqua que je pouvais tout aussi bien faire mes conventions avec lui-même. Il ajouta que le bateau était prêt ; cependant il y mit un prix si exorbitant, que je fus obligé de lui déclarer que je ne paierais jamais une pareille somme, et que je prendrais le parti de chercher moi-même un rays qui connût la cataracte, et qui pût nous conduire avec notre propre bateau. Cette réponse parut lui déplaire beaucoup, et il me dit que les rays du Chellal ne consentiraient à naviguer qu’avec leurs matelots.

Je me rendis avec mon janissaire et l’interprète à la hauteur de la cataracte de Morada, qui est à deux lieues d’Assouan. Deux soldats de l’aga s’offrirent à nous accompagner ; mais je leur dis qu’étant bien armés, nous n’avions rien à craindre : ils insistèrent et voulurent absolument aller avec nous. Je persistai également dans mon refus, sachant bien qu’ils ne voulaient venir que pour voir ce que nous ferions, et pour entraver nos démarches, s’il était possible. À notre arrivée, le bateau de l’aga n’était pas prêt ; le