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voyages en égypte,


El-Chag. Ne pouvant avoir de bateau sur le bord où nous étions, nous nous rendîmes à la vieille ville, et nous traversâmes le fleuve en un bac, fait de branches de palmier liées par de petites cordes ; il était recouvert d’une natte poissée. Nous étions neuf dans ce bac, dont la longueur était de dix pieds, et la largeur de cinq : il pouvait peser environ cinquante livres. Un pareil bateau coûte, tout neuf, douze piastres ou environ sept francs.

Après avoir débarqué dans l’île, je me rendis au temple qu’on suppose avoir été consacré au serpent Cnuphis : c’est, j’ose le dire, la seule antiquité de l’île qui mérite d’être citée. C’est une salle avec deux portes, dont l’une est en face de l’autre, et avec une galerie de piliers carrés qui fait le tour de l’édifice. Les murs sont couverts d’hiéroglyphes, et l’entrée est munie d’un escalier. Je ne pus découvrir le piédestal chargé d’inscriptions grecques, dont parle le voyageur Norden. Un autre escalier, mais qui était souterrain, menait du temple à la rivière, et un peu au-dessus de cet escalier on voit encore les deux parties latérales d’une grande porte construite en blocs de granit carrés, et couverte d’hiéroglyphes sculptés. Plusieurs gros morceaux de granit gisent à l’entour ; ce qui fe-