Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
voyages en égypte,


bois de palmiers qui dérobe à la vue la ville moderne ; et à la gauche l’œil découvre dans le lointain la montagne de granit qui forme la cataracte du fleuve. L’île d’Elephantine, avec ses groupes pittoresques d’arbres divers, semble destinée, dans ce paysage, à rompre l’uniformité de la rive occidentale. Ce qui donne à ce site encore un air particulier, c’est un rocher sur la gauche, qui porte à son sommet les restes d’un couvent copte. Des paysages semblables surprennent en Égypte ; c’est ce qui explique pourquoi les voyageurs ont décrit celui-ci avec tant de prédilection. Nous débarquâmes au pied de la colline, sur la rive gauche du Nil, et nous allâmes visiter les ruines du couvent. J’y trouvai plusieurs grottes qui ont servi de chapelles. Le couvent consiste en un assemblage de petites cellules voûtées, séparées l’une de l’autre. On y jouit d’une vue charmante, sur la cataracte, sur Assouan et sur la partie inférieure du fleuve. Les Arabes conservent, au sujet de ce lieu, des traditions dont je rapporterai une qui me parait digne de remarque. « Il y a dans cette place, disent-ils, un grand trésor, qu’y déposa un ancien roi du pays, avant de partir pour une expédition sur le Haut-Nil, contre les Éthiopiens. Ce prince était si avare qu’il ne laissa pas à sa