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en nubie, etc.


Je trouvai, en effet, que le sarcophage n’était pas à cinquante toises de la grande entrée. On parvint bientôt à tirer l’homme du puits, mais il avait les reins cassés, et il en resta boiteux pour la vie. Voyant que le couvercle du sarcophage pouvait être enlevé, je mis plusieurs hommes en œuvre pour déblayer le passage ; cependant le troisième jour, en revenant des tombeaux des rois, j’appris que le cacheff avait recommencé ses anciens tours. Il s’était rendu de Gournah à Erment, et trouvant plusieurs Arabes à l’ouvrage, il les avait tous traînés à la dernière de ses places, garottés comme des malfaiteurs, pour les mettre en prison. Après les promesses que je lui avais faites, et après ses protestations d’amitié, je ne dus pas m’attendre à une conduite aussi singulière, et je ne pus en deviner le motif ; mais les informations que je reçus, m’apprirent que des agens de M. D.** venaient d’arriver d’Alexandrie avec des présens pour le cacheff. J’ignore, au reste, la mission dont ils étaient chargés auprès de lui : je raconte simplement les faits. Quand je me fus adressé de nouveau à lui, il me dit que le sarcophage était vendu au consul de France, et qu’aucune autre personne ne l’aurait. Je feignis une insouciance complète au sujet de l’affaire, ainsi que sur le