Page:Belzoni - Voyages en Égypte et en Nubie, 1821, tome 1.djvu/104

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
voyages en égypte,


ils étaient arrivés au bord d’un puits, sans l’apercevoir sous leurs pieds ; que l’Arabe était tombé dedans, que sa chute avait éteint les deux lumières, et que c’est là ce qui lui avait fait crier : Ô mon Dieu, je suis perdu ! parce qu’il avait cru qu’il subirait le même sort que son compagnon ; mais qu’en levant la tête il avait aperçu à une grande distance un faible jour ; qu’il s’était dirigé vers ce rayon de lumière, et qu’il était arrivé enfin à une petite ouverture ; qu’il l’avait élargie en faisant tomber le sable et les pierres, et qu’il était sorti pour donner l’alarme aux Arabes qui attendaient à l’autre entrée. Ils avaient tous témoigné leur anxiété sur le sort de l’homme qui était tombé au fond du puits, et c’était là le motif de la confusion de voix que j’avais entendue avant de trouver l’issue des cavernes. La cavité par laquelle l’interprète était sorti, fut élargie à l’instant ; mais au milieu de l’embarras, les Arabes, par mégarde, me laissaient apercevoir qu’ils connaissaient très-bien cette entrée, et qu’elle avait été fraîchement bouchée.

Leur intention avait été de me montrer le sarcophage sans me faire connaître la route par laquelle on pouvait le tirer dehors, et de me vendre ensuite leur secret : c’est par ce motif qu’ils m’avaient conduit par tant de détours.