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en nubie, etc.


l’intérieur de la montagne. Voilà la place, dit alors l’un des Arabes. Je ne pus concevoir comment un sarcophage, tel qu’on me l’avait décrit, avait pu être introduit par la cavité que l’Arabe montrait du doigt. Je ne doutais pas que ces cavernes n’eussent été des lieux de sépulture, puisque nous avions continuellement marché sur des crânes et d’autres ossemens ; mais il était impossible qu’un sarcophage eût été introduit par la caverne que nous avions devant nous ; car l’entrée en était si étroite, qu’essayant d’y passer, je ne pus y réussir. Cependant un des Arabes y pénétra ainsi que mon interprète, et il fut convenu que j’attendrais avec l’autre Arabe leur retour. Ils s’enfoncèrent dans le souterrain au point que je n’apercevais plus leurs lumières, et que leurs voix ne frappèrent plus mon oreille que comme un léger murmure. Quelques momens après, j’entendis un bruit éclatant, et l’interprète qui s’écriait en français : Ô mon Dieu, mon Dieu, je suis perdu ! Ce cri fut suivi d’un profond silence. Je demandai à mon Arabe s’il avait déjà été dans cette caverne. « Jamais, me répondit-il. » Je ne m’imaginais pas ce qui pouvait s’être passé, et je pensais que le meilleur parti serait de retourner, et d’appeler les autres Arabes