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Le Titan comme l’aigle a mesuré le gouffre ;
Ignorance partout, esclavage odieux !
L’Olympe l’exaspère, et, pour l’homme qui souffre,
Magnifique brigand, il détrousse les dieux.

Sur les flots de la vie, en lutte aux vents contraires,
Le doux Nazaréen, comme un cygne plaintif,
Suavement murmure : « Aimez-vous, soyez frères,
« Si vous voulez renaître au bonheur primitif. »

Sur leurs deux fronts l’Amour étend sa blanche enseigne,
Foulant aux pieds le glaive et le joug détesté ;
Leur trône est un gibet, et leur pourpre qui saigne,
Lave de tout soupçon leur sainte majesté.

Les siècles passeront, marquant de leurs outrages
Les plus fières cités et leurs arcs triomphaux ;
Mais les peuples toujours, au-dessus des orages,
Verront dans le ciel bleu trôner des échafauds.

Et du problème humain, escaladant les faîtes,
Les penseurs soucieux, chercheurs du lendemain,