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Sous qui je sens fléchir mon esprit combattu,
Toi, dont la voix m’est douce autant que sérieuse,
Montre-moi ton visage, et dis-moi quel es-tu ?

UNE VISION.

Je suis l’Ange qui veille au salut de la France ;
Ma devise est : « Justice, » et mon nom : « Délivrance ! »
Au bord du mal j’ai vu ta raison chanceler,
Mais ton cœur m’est fidèle, et je viens lui parler.
Je suis en deuil ; tu sais pourquoi. Sous ma cuirasse,
De plus d’un trait mortel tu trouverais la trace ;
Mais aucun ne m’a fait dévier de mon but.
Ils le savent très bien, les plus grands de ta race,
Le courage indomptable est mon fier attribut,
Et plus les vents jaloux s’acharnent sur ma tête,
Plus fort le lendemain je sors de la tempête.
Je ne sais si du fiel que mes lèvres ont bu,
L’abominable coupe à la fin est vidée ;
Mais je ne puis mourir, car je suis une Idée.
Je sais où Dieu m’envoie, et même aux jours mauvais,
Sans peur et sans reproche, à travers tout j’y vais,
Et dût le monde entier me faire banqueroute,
Seul, sans fléchir, j’irai jusqu’au bout de ma route.
Ma bannière au soleil, vers l’Idéal sacré,