Page:Beltjens - Sonnets à Lamartine, 1888.djvu/10

Cette page a été validée par deux contributeurs.

VI.

Dans la coupe terrestre, où notre soif s’abreuve,
Quand le sort à flots noirs nous verse le chagrin,
Quand le Juge d’en haut de son bras souverain
Tord notre impur métal au creuset de l’épreuve ;

Lorsque l’eau de nos yeux est la seule qui pleuve
Sur notre vie aride où brûle un ciel d’airain.
Et que l’âpre désir sans merci nous étreint
Comme un cerf altéré cherchant le cours du fleuve ;

Nous revenons à toi, Lamartine ! — Oh ! rends-nous.
Divin consolateur qu’on écoute à genoux,
Tes Méditations, rends-nous tes Harmonies !

Afin que nous puissions, dans le voyage humain,
Fort de ton viatique, en faisant le chemin,
Monter sans défaillance aux clartés infinies ?