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Va, n’importune point d’objurgations vaines
Ce marbre où sont ta vie et ses liens dissous :
Toute l’eau de tes yeux, tout le sang de tes veines,
Ne pourraient ranimer ce qui dort là-dessous !

Laisse en paix ce séjour d’où le destin t’exile ;
Passe outre, comme Adam de son jardin banni ;
Tais-toi, courbe la tête et vers un autre asile
Tout seul poursuis ta route et dis-toi : C’est fini ! »

Ne verrai-je donc plus, jamais plus, ô Jeunesse,
Ton rêve aux ailes d’or par l’orage emporté ?
Dois-je laisser aussi tout espoir qu’il renaisse,
Et m’as-tu pour jamais, à tout jamais quitté ?





Un jour, dans le désert funèbre de ma vie,
Oasis enchanteur, Amour, tu m’apparus ;
L’azur s’illumina sur ma tête ravie,
Tout le ciel à mes yeux s’entr’ouvrit… et je crus.