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AURORE. idylle.


Mauno flourido, ur de fourtuno
Qu’i pacan coume i reï Dièu li mando abaundous.
Mistral. Mirèio Cant. V.


 
Les bras nus, le teint frais, et la lèvre vermeille,
Dans son berceau d’azur l’Aurore encor sommeille ;
Le jeune Crépuscule, espiègle et triomphant.
Ainsi qu’un frère aîné près d’une sœur enfant.
Sur la pointe des pieds, et le doigt sur la bouche,
Furtif, s’avance, et glisse en riant vers sa couche,
Écarte les rideaux, se penche, va poser
Sur son beau front qui tremble un rapide baiser,
Et fuit. — Elle s’éveille, et feint d’être en colère ;
De ses charmants regards tout l’horizon s’éclaire ;
La nuit rentre chez elle, et, père souriant,
Le soleil de sa gloire emplit tout l’orient.

De son ordre du jour une brise légère.