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MA FEMME

à y revenir, que toutes vos tentatives seront désormais inutiles.

— Ah ! c’est ma conduite de ce soir qui vous dicte cette détermination ?

— Oui.

— Ce n’est pas vrai ! m’écriai-je tout à coup avec violence, car jusqu’à ce jour vous n’avez rien à me reprocher, je vous ai comblée de soins, d’attentions, de prévenances, et vous n’avez pas eu pitié de moi ! Quel motif vous a fait agir avec cette rigueur ? Je veux le savoir.

Elle garda le silence.

Alors, dans une surexcitation nerveuse impossible à décrire, je lui pris les poignets, je les serrai avec force, je l’obligeai à se lever et je lui dis :

— Répondez, je le veux.

— Vous me faites mal, s’écria-t-elle.

— Répondez, je veux que vous me répondiez.

— Eh bien ! non, je ne répondrai pas ! Jamais la violence n’aura raison de moi. Ah ! vous ne me connaissez pas encore ! Eh bien ! apprenez à me connaître ; cela vous servira pour l’avenir. Ce que je veux, je le veux bien, allez ; et ce que je ne veux pas ne peut jamais s’ac-