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MADEMOISELLE GIRAUD

— Ou de mari, ajoutai-je, quoiqu’ils soient rarement obligés d’avoir recours à de pareils moyens. Oui, c’est moi.

— Vous l’avouez ?

— Je l’avoue, dis-je d’une voix ferme. Mon rôle auprès de vous est ridicule et j’ai résolu de ne plus le jouer.

— Qu’espériez-vous donc, si je ne m’étais pas aperçue de votre stratagème ?

— J’espérais vous prouver mon amour.

— En me faisant violence, dit-elle avec un sourire de dédain.

— Oui, en vous faisant violence, si vous m’y aviez contraint ; mais Dieu m’est témoin qu’avant d’en arriver à cette extrémité j’ai tout tenté pour vous attendrir. Ni ma patience, ni ma délicatesse, ni mes prières n’ont pu vous émouvoir.

— Croyez bien que je suis en ce moment moins émue que jamais.

— Vous ne pouvez pas l’être moins ; vous ne l’avez jamais été.

— Vous n’en savez rien. En tous cas, votre conduite de ce soir m’a indignée, et je vous déclare, pour n’avoir plus