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MADEMOISELLE GIRAUD

n’était donc pas plus avancé ; au contraire, il me semblait, par moments, que je reculais un peu. Aussi me dis-je un matin, dans mon lit de garçon, que du moment où la discrétion ne me réussissait pas, il serait peut-être temps d'employer un autre système.

Si, par impossible, mon cher ami, vous vous étonnez de voir ma patience se lasser aussi vite, je vous prierai de vous mettre un instant à ma place. Soyez tranquille, je ne vous y laisserai pas longtemps, vous ne m'avez jamais fait de mal et je n'ai aucune vengeance à tirer de vous.

Vous voilà donc aux côtés d'une femme adorable, séduisante sous tous les rapports, désirable au delà de toute expression; vous êtes tout le jour en contact continuel avec elle : elle vous charme, vous enivre, vous affole, et quand le soir arrive… vous savez le reste. Eh bien ! qu'en pensez-vous?

Cette situation n'est pas nouvelle, me direz-vous, tout le monde s'est trouvé dans un cas à peu près analogue ; il est arrivé de faire la cour à une femme pendant des semaines, souvent des mois, sans obtenir d'elle, pour un motif ou pour un autre, de récompense immédiate. J'en conviens avec vous. Mais cette femme à qui vous faisiez