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MA FEMME

maison, mais sans morgue, sans roideur, avec une grâce souveraine. Je l’écoutais, je la regardais en silence et j’étais vraiment ravi.

J’avais trop de tact pour faire allusion à la façon singulière dont j’avais passé la nuit. Je me contentai de dire en souriant :

— Vous étiez sans doute bien fatiguée, hier soir, ma chère Paule ?

— Oh ! très-fatiguée, me dit-elle, mais j’ai admirablement dormi et me voilà reposée.

Ces quelques mots semblaient renfermer une explication et une promesse ; ils me satisfirent pleinement et achevèrent de me rendre toute ma bonne humeur.

Vers les trois heures de l’après-midi, Mme de Blangy se fit annoncer. Elle entra impétueusement, suivant son habitude, embrassa Paule et me tendit la main.

— Vous le voyez, me dit-elle, je ne puis pas me passer de mon amie ; il faut que vous preniez votre parti de me voir.

— C’est un parti facile à prendre, répondis-je en m’inclinant.

— Oh ! ajouta la comtesse, malgré votre amabilité, je ne me fais pas d’illusion. Je vous gênerai quelquefois un