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MADEMOISELLE GIRAUD

— Aux Champs-Élysées ! en effet, j’y suis allée la semaine dernière. Pourquoi n’êtes-vous pas venu me saluer ?

— Il faisait presque nuit ; vous ne m’auriez probablement pas reconnu.

— J’en suis bien capable, j’ai une si jolie vue.

— Puis, continuai-je, vous étiez assise auprès de plusieurs personnes pour qui je suis un étranger.

— Oui, la famille Giraud, je me rappelle ; nous sommes très-liés.

— Je l’ai compris à l’impatience avec laquelle on vous attendait. La jeune fille surtout ; elle vous cherchait du regard depuis longtemps, dans la foule, lorsque vous êtes enfin arrivée.

Mme de Blangy prit son lorgnon pendu à son cou, le braqua sur moi, et répondit :

— Paule Giraud est mon amie intime.

— On ne peut pas mieux choisir ses amies, répliquai-je ; Mlle Giraud est délicieusement jolie.

— N’est-ce pas ? fit assez vivement la comtesse, comme si elle était heureuse d’entendre dire du bien de son amie. Mais se ravisant tout à coup.