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MADEMOISELLE GIRAUD

Vers midi, sa mère arriva de Paris, avec le médecin qui était venu à Z…, trois jours auparavant.

Il s’approcha de la malade, crut remarquer une amélioration dans son état et demanda si, comme il l’avait prescrit, on lui avait fait prendre un peu de nourriture.

— Quelques potages seulement, répondit-on.

— Ce n’est pas assez ; il faut, à tout prix et avant tout, la soutenir. Si d’ici à ce soir, le mieux continue, nous essayerons de lui faire prendre quelque bol alimentaire que je préparerai moi-même.

Lorsque le médecin se fut éloigné, Paule me fit signe de m’approcher.

J’obéis.

— Il a raison, dit-elle, aujourd’hui je me sens mieux… Que vous êtes bon d’être venu !… Il y a deux mois, lorsque je suis tombée malade, j’ai voulu vous écrire, mais je n’ai pas osé… Je me suis si mal conduite… Ah ! je suis bien punie… bien punie… pardonnez moi.

Elle s’arrêta pour reprendre au bout d’un instant :

— Vous ne me quitterez pas… vous resterez là, près de moi avec ma mère… Vous ne laisserez entrer personne… Si je meurs, vous transporterez mon corps à