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XXVI

Dans les premiers jours de janvier, je pus me mettre en route pour la France. J’étais encore très-faible, mais au moral, cette longue maladie m’avait reposé. Il y avait eu dans ma vie un temps d’arrêt, une sorte de solution de continuité qui devait m’être salutaire. Je me rappelais, sans doute, tous les événements qui s’étaient accomplis, mais je les envisageais sans amertume, sans irritation, seulement avec une grande tristesse. Je souffrais beaucoup, mais ma douleur n’avait rien d’aigu : elle était latente, pour ainsi dire, elle couvait sourdement comme un feu recouvert de cendres ; il brûle et ne jette pas de flammes.

J’éprouvai cependant une vive émotion en rentrant dans mon appartement de la rue Caumartin : mille souvenirs m’affluèrent au cœur. Je pleurai longtemps, bien longtemps.

Lorsque je fus plus fort, je mis de côté tous les objets