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MA FEMME

été vraie, pendant tout mon séjour ici. Gardez-en au moins le souvenir.

« Nous quittions la rue Caumartin, sa femme de chambre s’est glissée vers moi et m’a dit : « Madame part avec son mari, elle sait que vous partez aussi et m’a ordonné de vous rassurer et de vous suivre. » Cette fille, sans que vous vous en soyez douté, est montée dans l’express qui nous entraînait vers Marseille, mais au moment de notre embarquement je ne l’ai plus aperçue, et si je n’avais pas été persuadée qu’elle avait perdu nos traces, je vous aurais demandé depuis deux mois, je vous le jure, de quitter Oran.

« Quant à elle, arrivée en Irlande, elle trompe un jour la surveillance de son mari, s’échappe, trouve à Paris sa femme de chambre qui la renseigne sur notre compte, repart aussitôt, traverse La France, l’Espagne, la Méditerranée et débarque à Nemours. Elle m’écrit, me supplie de la rejoindre ; elle se dit malade, elle me jure qu’elle ne me retiendra qu’un jour. Après avoir longtemps résisté, je pars, en vous jurant de revenir. Je tiens mon serment, je reviens avec l’intention de me réfugier auprès de vous, de vous demander aide et protection contre moi-même : Je ne vous trouve plus… Ah ! pourquoi ne