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III

Toutes les réflexions que je viens d’émettre sur la beauté de la jeune fille dont le hasard me rapprochait, je ne les fis pas alors. Je me contentai de trouver ma voisine remarquablement belle, et je ne pus m’empêcher de prendre un certain intérêt à ses moindres actions. Je dois déclarer, du reste, qu’elle ne parut pas s’apercevoir de l’attention soutenue dont elle était l’objet ; elle ne leva pas sur moi une seule fois les yeux, et ne se rendit coupable d’aucune de ces innocentes coquetteries que se permettent certaines jeunes filles, même des plus honnêtes.

Sa mère et son père causaient entre eux tandis que, sans les écouter, elle promenait un regard distrait et rêveur sur la foule. Son éclatante beauté attrait à chaque instant l’attention de quelques promeneurs, jeunes.