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MADEMOISELLE GIRAUD

— Ta dame.

— Partie pour où ? fis-je en mettant pied à terre,

Il étendit gravement le bras dans la direction de la mer et dit :

— Pour là-bas.

Je ne pus m’empêcher de tressaillir. Mais je me remis aussitôt. N’avais-je pas, justement ce jour-là, vu Paule avant de monter à cheval et ne m’avait-elle pas recommandé de revenir le plus vite possible ? Lasse de m’attendre, elle était sans doute allée se promener du côté du port ; c’est ce que le yaouley voulait dire.

J’entrai dans l’hôtel et rencontrant un garçon :

— Est-ce que ma femme est sortie ? lui dis-je, sans attacher d’autre importance à ma question.

— Oui, monsieur, il y a une heure avec une autre dame, qui est venue la demander ce matin, quelques minutes après le départ de monsieur.

Un soupçon terrible me traversa l’esprit.

— Une dame, répétai-je, quelle dame ?

— Je ne sais pas, monsieur, je ne l’ai jamais vue à Oran ; c’est une étrangère.

— Ah ! une étrangère ! Une Française, vous voulez dire !