— Quel genre d’éducation préférez-vous ?
— Celle qu’on reçoit auprès de sa mère, dans sa famille.
— Il n’est pas toujours facile à une mère de bien élever sa fille.
— Qu’elle l’élève mal alors ; mais qu’elle l’élève : à défaut d’instruction, elle lui donnera, au moins, des sentiments d’honnêteté.
— Vous n’admettez même pas la pension ?
— J’admets les petites pensions d’une quarantaine d’élèves tout au plus.
— Pourquoi ?
— Parce qu’on peut exercer sur les élèves une surveillance plus active, plus maternelle en quelque sorte. Ce que je reproche aux couvents, ce n’est pas l’éducation religieuse qu’on y reçoit. (Dieu m’en garde ! je serais désolée d’être un esprit fort.) C’est de s’ouvrir à trois cents, quatre cents jeunes filles de tout âge et de toute condition. Les petites sont séparées des grandes, me dira-t-on. D’abord ce n’est pas entièrement exact ; il leur arrive, dans maintes circonstances, de se réunir et de communiquer entre elles. Ensuite, qu’appelez-vous les grandes et les petites ? Celles qui ont de dix à treize ans