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XXII

Ma conversation avec Paule, de Paris à Marseille, ne fut pas, vous le comprenez facilement, mon cher ami, des plus animées. La situation était trop tendue entre nous pour qu’il nous vint à la pensée de causer de choses banales. Quant à reprendre l’entretien au point où je l’avais laissé, au moment de l’arrivée de M. et de Mme Giraud, je n’y songeais pas. J’avais dit à Paule ce que j’avais à lui dire ; elle me savait édifié sur sa conduite et je ne lui avais pas caché l’indignation qu’elle m’inspirait. Mais je n’étais pas homme à lui faire une guerre incessante et continue, à diriger sans cesse sur elle les armes que les révélations de M. de Blangy m’avaient mises entre les mains, à l’accabler d’un éternel courroux. Mon amour ayant résisté aux coups qui lui avaient été portés, je devenais, en quel-