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MA FEMME

M. de Blangy à Nice, je me suis lié avec lui et nous avons échangé nos confidences. Je sais l’influence que la comtesse exerce sur votre esprit, j’ai juré de vous y soustraire. M. de Blangy a fait le serment de me seconder et nous sommes gens de parole. Allons ! Croyez-moi, levez-vous et apprêtez-vous à me suivre.

Confondue, atterrée, incertaine sur le parti qu’elle allait prendre, elle restait toujours assise.

Tout à coup, j’entendis sonner, et m’avançant vers elle :

— C’est votre mère, lui dis-je, qui vient vous faire ses adieux. Pas de récriminations, je vous prie, pas de plaintes, ou bien je me plains à mon tour, j’explique les raisons qui m’obligent à vous entraîner loin de Paris.

— Oh ! s’écria-t-elle, en se levant, vous ne feriez pas cela !

— Je vous ai dit que je ne reculerais devant rien, rien, entendez-vous. Il faut que vous me suiviez sur l’heure. Si vous hésitez encore un instant, je parle, et après avoir parlé, j’agis.

— C’est bien, fit-elle, d’une voix très-basse, je vais vous suivre,

M. et Mme Giraud entrèrent. Je me chargeai de leur

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