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MA FEMME

— Mais, répondis-je naïvement, il ne pouvait pas me venir à l’idée que ces dames eussent loué ce logement pour s’y rencontrer et s’y faire visite.

Le comte fronça le sourcil et me regarda. Il m’avoua depuis, qu’en ce moment, il m’avait soupçonné de me moquer de lui. Mon air innocent, l’honnêteté de ma physionomie, le rassurèrent.

— Veuillez continuer, me dit-il.

— Je n’ai plus rien d’intéressant à vous apprendre, répondis-je. Mme de Blangy me pria d’entrer dans son logement de garçon, comme elle l’appelait ; Paule nous suivit, et ces dames m’expliquèrent comment, à la suite de la défense que je leur avais faite de se voir chez elles, elles en avaient été réduites à se donner rendez-vous rue Laffitte.

— Et, s’écria le comte, vous n’avez pas protesté, vous ne vous êtes pas indigné !

— Mon Dieu, fis-je, en revoyant son amie, ma femme était coupable, en effet, d’avoir méconnu mon autorité ; mais, depuis trois jours, je la soupçonnais de fautes si graves que je ne songeai même pas à me plaindre d’une simple désobéissance. Veuillez y réfléchir, monsieur, je croyais rencontrer un rival, un amant, et j’avais la