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MA FEMME

longtemps. Eh bien ! je veux connaître ce secret, je le veux !

Au lieu de relever ce qu’il pouvait y avoir de blessant pour lui, dans cette façon d’exprimer aussi nettement ma volonté, le comte se contenta de dire :

— Ah ! vous recherchez depuis longtemps un secret ?

— Oui, m’écriai-je, en perdant tout à fait la tête, un secret d’où dépend mon bonheur. Ma vie s’use à vouloir le trouver, je suis le plus malheureux des êtres… Et vous, monsieur, qui pourriez d’un mot faire cesser ma souffrance, oui, tout me le dit depuis que je suis entré ici, depuis que je vous parle, vous qui pourriez me rendre le repos, vous refusez de vous expliquer. Ah ! c’est mal ! et je vous le répète, vous avez tort de traiter en ennemi, un homme réduit, comme moi, au désespoir. Il ne tient pas à la vie, elle lui est à charge et…

— Et vous l’exposeriez volontiers dans un duel.

— Oh ! oui, m’écriai-je

Il fit un pas vers moi et dit :

— De sorte que nous nous batterions, tous deux, à cause de votre femme, n’est-ce pas ?

— Ma femme !