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MADEMOISELLE GIRAUD

ciennes relations, frisait presque l’impertinence, n’était pas suffisamment justifiée par mon indiscrétion.

Enfin, le ton avec lequel il avait prononcé ces mots : « Ah ! vous avez épousé Mlle Giraud, » m’avait frappé.

Ce n’était pas une exclamation qui lui était échappée. J’avais cru démêler dans son accent, de l’ironie, de la stupeur. Existait-il donc un secret entre ma femme et le comte ? Avait-il-percé un mystère que je n’avais pu découvrir ?

Paule s’était conduite envers moi d’une si étrange façon, elle m’avait fait une position si fausse que j’étais en droit de tout soupçonner, de tout craindre.

Je ne tardai pas à prendre mon parti : je verrais le comte au plus vite, j’aurais une franche explication avec lui.

Nous nous étions croisés, comme je l’ai dit, sur la promenade des Anglais, sans échanger un mot. Après avoir fait quelques pas et pris la résolution que je viens de vous dire, je me retournai. M. de Blangy semblait se diriger vers l’hôtel des Princes, par le chemin qui borde la mer, le long des Ponchettes. Je le suivis de loin. Lorsqu’il fut entré à l’hôtel, je lui laissai le temps de remonter dans