Nous venions de reprendre notre marche, le comte me dit :
— Vous assuriez tout à l’heure beaucoup me connaître de nom, comment cela se fait-il ?
Je m’attendais à cette question ; elle était des plus naturelles, et c’était moi qui l’avais provoquée. Cependant elle me troubla. Je sentais que j’allais commettre une maladresse. Mais je m’étais trop avancé pour reculer :
— J’ai souvent entendu parler de vous, répondis-je, par ma femme.
Je trouvais plus délicat de lui parler de ma femme que de la sienne.
— Ah ! votre femme me connaît !
— Elle vous a rencontré dans le monde avant son mariage.
— Vraiment ! Quel était donc son nom de demoiselle ?
— Paule Giraud.
À peine eus-je prononcé ce nom que je vis le comte pâlir et chanceler.
Mais avant que je n’eusse fait un mouvement vers lui il s’était déjà remis et me disait froidement :
— Ah ! vous avez épousé Mlle Paule Giraud. En effet,