— J’en suis certain.
— Eh bien ! permettez-moi de vous dire que vous vous trompez : vous ne le quittez pas depuis une semaine et il s’en félicite sincèrement.
Et, comme pour être fidèle à mon rôle ; je continuais à jouer l’étonnement, il ajouta :
— C’est moi qui suis le comte de Blangy, je croyais que vous le saviez.
— Je ne m’en doutais pas. Je ne savais qu’une chose, c’est que ma bonne étoile m’avait donné pour compagnon un homme du meilleur monde, un homme d’esprit ; cela me suffisait, et je n’ai pas cherché à savoir son nom.
— Nous avons eu le tort, fit le comte, de ne pas nous présenter l’un à l’autre, mais nous pouvons le réparer,
Et, s’arrêtant sur le trottoir :
— J’ai l’honneur, continua-t-il avec beaucoup de bonne humeur, de vous présenter M. de Blangy.
Je me présentai à mon tour. Mon nom, que le hasard lui avait déjà sans doute appris, ne lui rappelait aucun souvenir. C’était tout simple : à l’époque de mon mariage il avait déjà quitté sa femme et n’entretenait aucune relation avec elle.