Page:Belot - Mademoiselle Giraud, ma femme (47e éd.).djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XVII

Le lendemain de ces tristes adieux, j’étais à Marseille. Ne vous effrayez pas, mon cher ami, je n’aurai pas la cruauté de vous faire voyager avec moi, et, du reste, le voudrais-je que vous refuseriez probablement de me suivre. Les amoureux sont de tristes compagnons de route : ils soupirent plus souvent qu’ils n’admirent, et j’en ai connus qui, devant des sites merveilleux, ou dans un musée resplendissant de chefs-d’œuvre, ont parfois fermé les yeux pour se mieux recueillir et songer à leurs amours.

À Marseille, je m’embarquai pour l’Italie. Je visitai, ou plutôt je parcourus Rome, Naples, Florence, Venise, Milan, Turin, et, prenant à Gênes la route de la Corniche, je rentrai en France, trois mois après l’avoir quittée.