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XIII

Ne vous étonnez pas, mon cher ami, de mon sang-froid et de l’empire que je parvins à avoir sur moi-même dans cette triste journée. J’étais moins à plaindre que vous ne le supposez.

Oui, moins à plaindre : enfin je ne marchais plus dans les ténèbres, je n’étais plus entouré de mystères, je n’avais plus à chercher les motifs de son indifférence et de sa froideur. J’avais maintenant le mot de l’énigme que je tenais depuis si longtemps à deviner ; je n’étais plus en face d’un sphynx, je me trouvais en présence d’une femme, faite comme les autres, perfide comme la plupart. Bref, je ne pouvais douter : Paule s’était jusqu’alors soustraite à mon amour parce qu’elle avait un amant.

Ah ! c’était affreux sans doute et je souffrais cruelle-