grâce : c’était de la séparer de sa meilleure amie, Mme de Blangy, chez qui, depuis que je la négligeais, elle passait ses après-midi et presque toutes ses soirées.
Un jour, au moment où elle s’apprêtait à sortir, je l’arrêtai en lui disant :
— Où allez-vous ?
— Comme d’habitude, un instant chez ma mère, puis chez Berthe.
— Je trouve que vous allez beaucoup trop souvent chez Mme de Blangy.
Elle releva vivement la tête, me regarda et dit :
— Pourquoi cela ?
— Parce que…
Je cherchais, ne sachant trop que dire :
— Parce que, repris-je, la société de la comtesse ne vous convient pas ; c’est une femme trop mondaine pour vous.
— Berthe ! mondaine ! C’est à peine si elle reçoit quelques visites, elle en rend le moins possible, et elle ne va jamais en soirée.
— Évidemment. Elle ne s’y trouverait pas à l’aise ; sa position de femme séparée, de femme mariée… qui ne l’est pas, lui crée une situation difficile.