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un jour après, sous les coups d’Alonzo Pinzon, toujours inférieur à son chef et qui ne devait parvenir à le devancer que dans la tombe.

D’autres animaux, les uns empaillés, les autres vivants, frappaient moins encore les yeux par la variété de leurs couleurs et de leur forme que par leur physionomie essentiellement propre à la faune du nouveau continent. De ce nombre étaient l’agouti, l’almigui, le coati, le pécari ou dycotile ; différentes sortes de reptiles ; des sauriens, dont quelques-uns, moins gros, mais bien plus féroces que l’iguane, rappelaient, comme celle-ci, le crocodile d’Égypte, et, par cette ressemblance, accréditaient de plus en plus l’opinion que l’Amiral avait réellement découvert l’extrémité orientale de l’Inde.

Ces animaux, généralement de petite taille, rendaient plus étonnante l’énorme dimension de certaines tortues marines, dont les carapaces n’avaient pas moins de six pieds de longueur, Mais ce qui égayait la scène en parlant tout à la fois aux yeux et aux oreilles, c’étaient les flammants roses perchés sur leurs longues et frêles échasses et toujours en peine de savoir où ils poseraient leurs gros becs ; les kakatoès au plumage couleur de chair, à la huppe soufrée, toujours prête à se hérisser de colère, les splendides aras et cent autres sortes de perroquets battant des ailes sur leurs perchoirs aériens et répondant aux acclamations de la foule par des cris et des rires assourdissants, quelquefois même par des mots espagnols appris pendant la traversée.

Les produits de l’industrie indienne suivaient de près cette ménagerie ambulante ; armes offensives pour la plupart : massues,